Short Description
Le second objectif que je vise durant ce plus beau Ramadan est d’avoir à la fin du mois atteint la piété
« Ainsi peut-être atteindrez-vous la piété »
(sourate 2, al-Baqara, verset 183)
Le second objectif que je vise durant ce plus beau Ramadan est d’avoir à la fin du mois atteint la piété et de faire ainsi partie des êtres pieux. Les êtres pieux sont fréquemment évoqués dans le Coran comme dans les paroles du Prophète (paix et salut à lui). Ainsi, Dieu leur affirme dans le Coran Son amour : « Dieu aime les êtres pieux »[1] et Son soutien : « Sachez que Dieu est avec les êtres pieux »[2], et souligne qu’Il n’agréera pas d’autres actions que les leurs : « Dieu n’accepte que de ceux qui sont pieux. »[3] Il évoque à maintes reprises leur récompense dans l’au-delà : « Les êtres pieux auront des jardins et des sources. Entrez-y en paix et en sécurité. »[4] « Le Jardin promis aux êtres pieux est tel que d’en dessous coulent des ruisseaux, et sa nourriture et son ombrage sont perpétuels : telle est l’issue des êtres pieux. »[5] « Le Jardin promis aux êtres pieux est tel qu’il y coule des ruisseaux d’eau toujours limpide, des ruisseaux de lait au goût inaltérable, des ruisseaux d’un vin délicieux à boire et des ruisseaux de miel pur. Ils y jouiront de tous les fruits et d’un pardon de leur Seigneur. »[6]
Le Prophète (paix et salut à lui) attribue un statut élevé aux êtres pieux, dans le hadîth rapporté par Mu`âdh ibn Jabal selon lequel, lorsque le Prophète (paix et salut à lui) le nomma gouverneur du Yémen, il sortit à ses côtés en lui faisant des recommandations. Mu`âdh était sur sa monture et le Prophète (paix et salut à lui) marchait à côté. Lorsqu’il eut terminé, il conclut : « Mu`âdh, peut-être me reverras-tu après cette année, ou peut-être visiteras-tu ma mosquée et ma tombe. » Mu`âdh se mit à pleurer, ému de quitter le Prophète (paix et salut à lui). Celui-ci se retourna ensuite vers Médine et dit : « Ce sont les êtres pieux qui ont le plus de droits sur moi, quels qu’ils soient et où qu’ils soient. »[7]
Qui sont donc les êtres pieux ?
Les êtres pieux sont des êtres humains comme les autres dotés de qualités agréées de Dieu et accomplissant de bonnes actions aimées de Dieu. Ils méritent ainsi d’être qualifiés de la noble appellation d’êtres pieux. Des versets du Coran évoquent les qualités et les bonnes actions caractéristiques des êtres pieux :
« La vertu, ce n’est pas de tourner vos visages vers l’Orient ou vers l’Occident, mais la vertu, c’est de croire en Dieu, au Jour Dernier, aux anges, à l’Écriture et aux prophètes, et de donner de ses biens pour l’amour de Dieu à ses proches, aux orphelins, aux pauvres, au voyageur, aux mendiants et pour l’affranchissement des esclaves, d’accomplir la prière, de s’acquitter de l’aumône purificatrice, d’être fidèle aux engagements qu’on a pris, d’être patient dans l’adversité, dans le malheur et au moment du danger : voilà ceux qui sont sincères, et voilà qui sont les êtres pieux. »[8]
Les êtres pieux sont sincères dans leurs paroles et dans leurs actes et accordent foi à la Parole de Dieu et à la sunna du Prophète (paix et salut à lui) : « Celui qui a apporté le message de vérité et ceux qui y ont adhéré, ceux-là sont les êtres pieux. »[9]
Ils sont fidèles à leurs engagements : « Quant à ceux qui sont fidèles à leur engagement et qui craignent Dieu, certes Dieu aime les êtres pieux »[10] – même si l’engagement est en faveur des idolâtres : « … à l’exception de ceux des polythéistes avec lesquels vous avez conclu un traité sans qu’ils ne le violent en rien ni qu’ils ne soutiennent personne contre vous : respectez le traité conclu avec eux jusqu’à son terme. »[11]
Pourquoi avoir choisi cet objectif : la piété ?
En réalité, c’est Dieu Lui-même qui a défini la piété comme objectif du jeûne. Il dit en effet : « Ô vous qui croyez, le jeûne vous est prescrit comme il a été prescrit à ceux qui vous ont précédés, ainsi peut-être atteindrez-vous la piété. »[12]
Il faut alors se demander :
Qu’est-ce que la piété ?
Afin de chercher à atteindre la piété, nous devons savoir en quoi elle consiste, puis rechercher les moyens d’y parvenir.
Le Prophète (paix et salut à lui) définit la piété en ces termes : « L’être humain n’atteint pas la piété avant de renoncer à ce qui n’est pas interdit par crainte de ce qui est interdit. »[13]
Le Prophète (paix et salut à lui) a dit également : « Qui apprendra de moi ces paroles et les appliquera ou les enseignera à ceux qui les appliqueront ? » Abû Hurayra a dit : « Je dis : ‘Moi, Messager de Dieu.’ Il prit ma main et compta jusqu’à cinq, puis dit : ‘Préserve-toi de l’illicite, tu seras le plus dévôt des hommes…’ »[14]
Les Compagnons et les vertueux ont tenté, après le Prophète (paix et salut à lui), de définir la piété chacun selon son expérience. Ainsi, un homme demanda à Abû Hurayra : « Qu’est-ce que la piété ? » Celui-ci lui demanda : « As-tu déjà emprunté un chemin plein d’épines ? » L’homme répondit que oui. Il lui demanda : « Comment as-tu fait ? » L’homme dit : « Quand je voyais les épines je m’en écartais, je les enjambais ou je les évitais. » Il lui dit : « Telle est la piété. »[15]
[1] Sourate 9, at-Tawba, verset 7.
[2] Sourate 9, at-Tawba, verset 36.
[3] Sourate 5, al-Mâ’ida, verset 27.
[4] Sourate 15, al-Hijr, versets 45-46.
[5] Sourate 13, ar-Ra`d, verset 35.
[6] Sourate 40, Muhammad, verset 15.
[7] Rapporté par Ahmad (22105) avec une chaîne authentifiée par Shu`ayb al-Arnâ’ût ; par Ibn Hibbân, authentifié par al-Albânî : voir at-Ta`lîqât al-hisân `alâ Sahîh Ibn Hibbân 2/100.
[8] Sourate 2, al-Baqara, verset 177.
[9] Sourate 39, az-Zumar, verset 33.
[10] Sourate 3, Âl `Imrân, verset 76.
[11] Sourate 9, at-Tawba, verset 4.
[12] Sourate 2, al-Baqara, verset 183.
[13] Rapporté par at-Tirmidhî, Livre des caractéristiques du Jour du Jugement, des subtilités et du scrupule religieux (2451) – il le définit comme un hadîth bon ; Ibn Mâjah (4215) ; al-Hâkim (7899) qui le définit comme un hadîth à la chaîne de transmission authentique, non rapporté par al-Bukhârî et Muslim – confirmé par adh-Dhahabî.
[14] At-Tirmidhî, Livre de l’ascèse, chapitre : « La santé et le temps libre sont deux bienfaits que beaucoup de gens sous-estiment » (2305) ; Ahmad (8081), considéré comme bon par Shu`ayb al-Arnâ’ût et authentifié par al-Albânî, voir as-Silsila as-sahîha (930).
[15] As-Suyûtî, ad-Dur al-manthûr, Dâr al-Fikr, Beyrouth, 1/61.
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